Comment gérer l'arrivée d'un prématuré

La naissance d'un bébé prématuré est l’un des moments les plus éprouvants qu’un parent puisse vivre. Cela peut susciter une multitude d'émotions et d’incertitudes, d’où la nécessité d’un soutien et d’un accompagnement adaptés pendant cette période. Dans cet article, nous vous proposerons des conseils pour mieux vivre l’arrivée de votre bébé prématuré, les conséquences d’un passage en unité de néonatologie sur les parents, l’importance de se préparer à cette éventualité et les différentes ressources disponibles afin de mieux gérer cette situation.  

Naissance prématurée 

Être enceinte et se préparer à la naissance d'un nouveau bébé est un événement important dans la vie de tout parent. Cela peut susciter toutes sortes d’émotions, de la joie pure à l’excitation, en passant par un sentiment d'anxiété ou d'appréhension. Le fait d’apprendre que son bébé va naître prématurément (avant la 37e semaine de grossesse) peut accentuer ce ressenti.  Si de nombreuses naissances prématurées surviennent de manière imprévue, il arrive que les parents en soient informés à l’avance. Dans certains cas, l’accouchement prématuré est planifié lorsqu’il est considéré comme plus sûr. Voici des facteurs qui peuvent entraîner une naissance prématurée :  

  • Des problèmes de santé (une pré-éclampsie sévère, le placenta praevia, un excès de liquide amniotique, etc.) ;  

  • Une grossesse multiple (il est plus probable que des jumeaux ou d’autres multiples naissent prématurément et nécessitent des soins néonatals après la naissance) ;  

  • Une rupture prématurée de la poche des eaux.  

Votre médecin ou sage-femme discutera avec vous de l’éventualité d’un accouchement prématuré ou d’une induction anticipée, en mettant en avant les bénéfices possibles pour votre santé et celle de votre bébé. Ils vous décriront les soins que vous recevrez avant et après l’accouchement, et vous accompagneront à chaque étape du processus.  

Comment se préparer en cas de naissance prématurée 

Si vous savez que votre bébé va naître en avance et qu’il aura besoin de passer du temps en unité de néonatologie, il est tout à fait normal de se sentir inquiet ou angoissé. De nombreux parents d’enfants prématurés ressentent les mêmes émotions.  Vous pouvez déjà vous préparer à une naissance prématurée. Voici quelques conseils qui pourraient vous être utiles pendant cette période :  

  • Trouvez du soutien. Cette période est éprouvante pour vous et votre famille, il est donc essentiel de trouver un soutien adapté pour prendre soin de votre santé mentale. Renseignez-vous auprès de l’unité de néonatologie avant l’accouchement pour connaître les options d'accompagnement psychologique : nombre d’entre elles proposent des services spécifiques aux parents.  

  • Restez informé. En période de stress, il peut être difficile d’assimiler toutes les informations. N’hésitez pas à poser des questions et à demander des éclaircissements sur les diagnostics et les traitements qui concernent votre santé, celle de votre bébé ou de votre partenaire, afin de vous préparer au mieux. Votre médecin ou votre sage-femme pourra vous fournir toutes les informations nécessaires et vous orienter vers des ressources utiles.  

  • Visitez l’unité de néonatologie. Il peut être judicieux de visiter l'unité de néonatologie à l’avance pour vous familiariser avec les lieux et rencontrer l’équipe qui s’occupera de vous et de votre bébé. Certaines unités proposent même des visites virtuelles sur leur site internet. Consultez notre article détaillé pour en savoir plus sur les soins néonatals et l’unité de néonatologie’USIN (Unité de Soins Intensifs Néonatals), la structure dédiée aux nouveau-nés nécessitant des soins spécifiques.  

  • Échangez avec d'autres parents. Il est fréquent de se sentir isolé(e), mais de nombreux parents ont déjà traversé des expériences similaires. Discuter avec des parents qui ont déjà connu des naissances prématurées ou passé du temps en unité de néonatologie peut être rassurant.  

  • Organisez-vous. Il est recommandé de se préparer en amont pour vous épargner du stress et vous permettre de vous consacrer pleinement à votre nouveau-né après l’accouchement. Préparez votre sac de maternité, planifiez la garde de vos enfants, stockez des repas préparés et des en-cas sains dans vos placards et votre congélateur, et anticipez toute aide à domicile dont vous pourriez avoir besoin.  

Gardez à l’esprit que ce que vous ressentez est tout à fait normal. Solliciter le soutien de vos amis, de votre famille, de votre médecin ou de votre sage-femme peut être bénéfique pendant cette période. Préparez-vous de la manière qui vous semble la plus adaptée et posez toutes les questions nécessaires à votre médecin et à votre sage-femme.  

« J’avais moins peur parce que les infirmières m’avaient expliqué à quoi m'attendre dans l'unité de néonatologie — les bruits, le matériel, et cela a atténué certaines de mes craintes. » Maman d'un bébé prématuré  

Comment gérer l'arrivée d'un prématuré

 Comment faire face à l’arrivée de votre bébé prématuré 

Si votre bébé est déjà arrivé et que vous êtes submergé par un tourbillon d'émotions, vous n'êtes pas seul ! La naissance d’un enfant prématuré et les conséquences d’un séjour en unité de néonatologie peuvent impacter la santé mentale et le bien-être des parents. La suite de cet article vous aidera à comprendre les émotions que vous et d'autres parents de prématurés peuvent ressentir pendant cette période, et comment les gérer tout en prenant soin de votre santé mentale.  

L’impact de l’unité de néonatologie sur les parents 

Bien que l’arrivée de votre nouveau-né puisse être un moment de grande joie, plusieurs facteurs associés à sa naissance prématurée peuvent susciter des sentiments profonds de détresse, d’anxiété ou de confusion.  

  • L’anxiété est courante chez les parents de bébés prématurés. Beaucoup se sentent submergés par l'inquiétude, la peur et le sentiment d’impuissance face à la santé de leur nouveau-né en unité de néonatologie, ou lorsqu’ils prennent soin d’un prématuré à la maison, sans oublier l’anxiété ou le stress liés aux finances ou à la vie de famille pendant le séjour à l’hôpital.  

  • Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) peut survenir à tout moment après la naissance. Il est souvent associé à un accouchement ou un travail traumatique, un traitement d’urgence ou d’autres expériences imprévues ou non planifiées pendant l’accouchement. Les co-parents peuvent également développer un TSPT après avoir vu leur partenaire subir un accouchement traumatisant ou d’autres expériences difficiles en unité de néonatologie.  

  • La dépression postnatale, également appelée dépression post-partum, affecte une femme sur dix et peut survenir après un accouchement ou un séjour en unité de néonatologie. Il est naturel de se sentir triste après avoir accouché, surtout dans des moments difficiles, mais si ces sentiments persistent et durent plus de deux semaines, cela peut être un signe de dépression postnatale, qui peut également affecter les co-parents.  

  • La psychose du post-partum, le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), l’anxiété de séparation ou l’aggravation de troubles mentaux préexistants peuvent également être liés à un accouchement prématuré.  

« Chaque journée ressemblait à un tour de montagnes russes. Mes émotions étaient en dents de scie — je me sentais parfois hors de contrôle. » Maman d’un bébé prématuré   

Comment gérer ces émotions 

Si vous ressentez certains des sentiments évoqués ci-dessus, souvenez-vous que vous n’êtes pas seul(e) et qu’exprimer vos émotions est la première étape pour prendre soin de votre santé mentale. Trouver du soutien peut également contribuer à créer et renforcer une relation affective et solide entre vous et votre bébé. Voici quelques recommandations pour gérer l’anxiété, la dépression ou le stress liés à la naissance de votre bébé prématuré.  

  1. Restez informé. Bien que certaines naissances prématurées soient imprévues, il se peut que vous vous attendiez à une naissance prématurée ou que l’on vous ait informé de complications ou de problèmes de santé potentiels vous concernant, vous ou votre bébé. Dans ce cas, il est recommandé de rassembler autant d’informations que possible auprès des professionnels. Comprendre la situation et vous préparer autant que possible pourraient contribuer à atténuer votre anxiété.  

  2. Parlez-en. N’hésitez pas à partager vos ressentis avec votre médecin généraliste, votre sage-femme, un professionnel de santé ou votre équipe néonatale si vous vous sentez particulièrement anxieux ou préoccupé. Ces professionnels sont là pour vous soutenir, vous et votre bébé, que ce soit dans l’unité de néonatologie ou une fois de retour à la maison. De plus, l’unité de néonatologie peut vous orienter vers un thérapeute, vous proposer un soutien spécialisé ou d’autres options de traitement.  

  3. Maintenez le lien. En plus de parler aux professionnels, solliciter le soutien d’amis, de la famille ou d’autres parents de prématurés peut également être bénéfique. Communiquez et faites savoir à votre entourage de quelle manière ils peuvent vous être utiles et vous apporter leur aide.  

  4. Impliquez-vous. Comprendre les soins apportés à votre bébé en unité de néonatologie et collaborer avec l’équipe néonatale peuvent vous aider à être plus actif et à garder le contrôle. Le personnel néonatal peut vous expliquer comment contribuer aux soins de votre bébé en unité de néonatologie, ce qui peut vous aider à construire une relation solide et affective avec votre enfant. L’équipe de néonatologie vous préparera également à la vie quotidienne avec votre prématuré et contribuera à renforcer votre confiance — dans tous les cas, le soutien n’est jamais loin.  

  5. Prenez du temps pour vous. Il est facile de s’oublier lorsqu’on a un bébé malade, mais il est important de prendre du temps pour soi. Cela peut être aussi simple que d’aller prendre un café, de regarder un film ou de s’offrir un massage — tout ce qui peut vous faire du bien.  

  6. Essayez de dormir suffisamment. Un sommeil réparateur est essentiel pour améliorer votre humeur, aider à la récupération après l’accouchement, renforcer votre système immunitaire et garder la tête froide. Si vous avez du mal à dormir, n’hésitez pas à tester des techniques de relaxation pour vous détendre, comme la méditation ou un bain chaud.  

  7. Adoptez une alimentation équilibrée. Manger sainement et bien s’hydrater sont essentiels pour maintenir votre niveau d’énergie, préserver votre santé, et c'est également très important si vous allaitez. Si vous vous sentez débordé(e), n’hésitez pas à demander de l’aide à vos amis ou à votre famille pour préparer des repas sains (et en congeler pour plus tard).  

  8. Pratiquez une activité physique. L’exercice quotidien est également bénéfique pour votre santé physique et mentale. Selon les conseils de votre médecin ou du personnel postnatal, vous pouvez pratiquer chaque jour des exercices doux tels que la marche, la natation, des étirements légers, ou même participer à des cours de gym postnatale. Sortir pour prendre l’air peut également aider à vous éclaircir l'esprit.  

  9. Sollicitez du soutien. Il se peut que vous ayez besoin de soutien, tant sur le plan émotionnel que financier. Les problèmes d’argent sont souvent une source de stress et d’anxiété pour les nouveaux parents. N’hésitez pas à demander conseil à un membre du personnel de l’unité de néonatologie pour savoir à quelles aides vous pourriez être éligible, ou si un assistant social est disponible au sein de l’hôpital.  

Chaque parent vit différemment l'arrivée d'un bébé prématuré. Accordez-vous du temps et faites ce qui semble le mieux pour votre bien-être. Toutes les émotions sont légitimes, et chercher du soutien peut empêcher l'aggravation de vos symptômes.  

« Un de mes collègues a eu un bébé prématuré et m'a donné plein d'informations, ce qui m’a énormément aidé. » - Papa d'un bébé prématuré  

« C'est extrêmement difficile quand les mères et les bébés sont séparés. Mais nous faisons tout notre possible pour les impliquer autant que possible. Nous recommandons le contact peau à peau pendant des périodes prolongées, de jour comme de nuit. » - Infirmière en néonatologie   

Comment gérer l'arrivée d'un prématuré

L’impact de l’arrivée d’un bébé prématuré sur la famille 

L'arrivée d'un bébé prématuré peut impacter les co-parents, les frères et sœurs, ainsi que d'autres membres proches de la famille. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les répercussions de la naissance d’un prématuré et du séjour en unité de néonatologie sur les parents et les autres membres de la famille.  

Pères et co-parents 

Chaque parent joue un rôle crucial dans les soins apportés à un bébé prématuré, mais il arrive que les co-parents se sentent mis à l’écart. Les troubles de santé mentale peuvent également toucher les partenaires, et il est fréquent qu’ils ressentent un sentiment d'impuissance, d’isolement ou de stress pendant cette période difficile.  

Les co-parents sont souvent inquiets pour la sécurité de leur bébé et de leur partenaire, se sentent submergés par un manque ou un trop plein d’informations, ont du mal à exprimer leurs sentiments ou rencontrent des difficultés à gérer la vie quotidienne pendant l'hospitalisation.  

Les équipes de néonatologie renforcent leur soutien aux co-parents pour les aider à aborder la parentalité et à assumer leur nouveau rôle. Valoriser le rôle des pères et des co-parents au sein de l’unité de néonatologie en les impliquant autant que possible dans les soins de leur prématuré peut être bénéfique pour eux comme pour leur enfant.  

Il peut être utile pour les co-parents de se préparer avant la naissance, de noter leurs questions ou réflexions dans un journal, de demander de l’aide à des proches, de se renseigner sur les ressources et les services de soutien disponibles, et de s'impliquer dans les soins quotidiens de leur bébé. Les co-parents sont tout à fait capables de répondre aux besoins quotidiens de leur bébé. Ils peuvent également pratiquer le peau -peau, réconforter leur bébé en le tenant dans les bras, ou lui parler ou lui lire une histoire s’ils ne se sentent pas prêts à le tenir.  

« On m’a donné l'opportunité de discuter avec d'autres parents dans un groupe d'entraide. Cela m'a permis de me rendre compte que je n’étais pas seul. » - Papa d'un prématuré   

Les frères et sœurs 

Si vous avez d’autres enfants, il se peut qu’ils ressentent du stress ou de l’inquiétude liés à cette expérience, surtout en sachant que l’un de leurs parents et leur nouveau frère ou sœur sont à l’hôpital. Selon l’âge de vos autres enfants, cette période peut être source de confusion et d’anxiété.  

Inclure vos enfants autant que possible peut contribuer à réduire leur sentiment d’exclusion ou de confusion. Si cela est possible, ils aimeraient peut-être rendre visite au bébé, lui acheter un cadeau ou lui faire un dessin.  

Bien que ce soit une période stressante pour toute la famille, il est important de passer autant de temps que possible avec vos enfants et de leur montrer que vous êtes présents. Faites en sorte de toujours communiquer et essayez de répondre à toutes leurs questions (il risque d’y en avoir beaucoup !). Il pourrait aussi être utile de trouver des livres pour enfants traitant des bébés prématurés ou de l'arrivée d'un nouveau frère ou sœur.  

« Je n'aimais pas que ma maman ne soit pas à la maison et ne vienne pas me chercher à l'école. Mais ma mamie m'a laissé manger du chocolat et j'en ai gardé pour mon petit frère. » - Frère d'un prématuré, 8 ans 

Autres membres de la famille 

Les grands-parents et d’autres proches peuvent également être inquiets en vous voyant dans l'unité de néonatologie avec votre bébé. Tout comme les co-parents, les proches peuvent se sentir mis à l’écart et impuissants. Faites de votre mieux pour les tenir informés ou demandez à votre partenaire de le faire. Il est également conseillé aux grands-parents et aux autres membres de la famille de poser des questions ou de chercher quelqu'un à qui parler s’ils en ressentent le besoin. 

Souvent, la famille élargie souhaite apporter son aide autant que possible. Si c’est le cas, vous pourriez solliciter de l’aide pour la garde de vos autres enfants ou de vos animaux de compagnie, pour la préparation des repas, les tâches ménagères, ou simplement pour avoir quelqu’un avec qui discuter.  

« Je voulais prendre toute la douleur pour moi… mon enfant avait un bébé qui était si petit et si fragile. Je me sentais impuissante… Pourquoi elle ? » Grand-mère d’un prématuré    

Le sommeil est essentiel pour les prématurés ! Ils dorment 90% du temps et ont un sommeil plus actif, plus léger et plus long que les bébés nés à terme, ce qui leur permet de continuer à se développer physiquement et neurologiquement hors de l’utérus.  
Pour plus d’informations intéressantes sur les bébés prématurés, consultez notre article « 20 faits à connaître sur les bébés prématurés » !

En résumé 

En prenant le temps de lire cet article, vous avez déjà franchi une étape cruciale pour votre bien-être, celui de votre bébé prématuré et de votre famille. Peut-être pensez-vous qu’il reste encore beaucoup à faire ou que les moments les plus difficiles sont déjà passés : dans tous les cas, sachez que vous n'êtes pas seul(e). De nombreux parents de prématurés ont rencontré des problèmes de santé mentale après une naissance prématurée.  

Il est essentiel de prendre soin de sa santé mentale, pour vous comme pour votre bébé. N’hésitez pas à communiquer, chercher du soutien, prendre soin de vous et vous investir dans les soins de votre prématuré. N’oubliez pas, vous et votre bébé êtes bien entourés et votre équipe néonatale est là pour vous accompagner à chaque étape !  

Comment nous avons rédigé cet article  

Les informations de cet article s’appuient sur les recommandations d’experts tirées de sources médicales et gouvernementales de confiance, comme le National Health Service (NHS). Une liste complète des sources consultées pour cet article est disponible ci-dessous. Le contenu de cette page ne saurait se substituer à des conseils médicaux professionnels. Il est toujours nécessaire de consulter des professionnels de la santé pour un diagnostic et un traitement adaptés.  

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